Extérieur et jardin

DIY : comment installer un récupérateur d’eau de pluie ?

Pour arroser son jardin ou même éventuellement pour certains usages domestiques, quoi de mieux que de stocker de l’eau de pluie pour faire des économies, et aussi utiliser une eau qui soit dépourvue de chlore, ce que préfèrent les plantes. Pour  une utilisation en extérieur, installer son propre récupérateur d’eau de pluie est un projet à la portée de tous, qui demande peu d’investissement.

Pour assurer l’arrosage du jardin durant les périodes de sécheresse, il faut tabler habituellement sur un apport complémentaire de trente à soixante litres d’eau par mètre carré et par an, selon le climat et la nature de la végétation. Pour un jardin potager, ce chiffre atteint même les 100 litres par mètre carré.

Ainsi, un jardin de 450m2 comprenant un potager de 50m2 nécessitera un complément d’eau pouvant atteindre 29000 litres par an, soit vingt-neuf mètres cube. Dans cet exemple, utiliser l’eau de pluie pour arroser le jardin vous permettra d’économiser en moyenne plus de 100 euros chaque année sur votre facture d’eau potable.

De même, laver soi-même son automobile consomme environ 200 litres d’eau par lavage. Un lave linge utilise 80 à 140 litres d’eau par lessive. Les toilettes, elles, emploient entre 3,5 et 4m3 d’eau par personne et par an. Or l’ensemble de ces utilisations peut être assuré par de l’eau de pluie si on met en place les installations adaptées. Utiliser l’eau de pluie pour d’autres utilisations domestiques que celles citées ci-avant n’est en revanche pas autorisé en France, même si les équipements individuels de potabilisation de l’eau existent sur le marché, et ce à des tarifs compétitifs.

De toute façon, pour toute autre utilisation de l’eau de pluie qu’en extérieur (c’est à dire hors arrosage, lavage auto, nettoyage de la terrasse ou des outils de jardin…), nous vous conseillons ici de faire appel à un professionnel de la plomberie. C’est en effet la seule solution qui puisse vous garantir une installation domestique conforme aux exigences réglementaires, sanitaires et techniques. Nous ne vous donnerons donc ici que les conseils qui vous permettront de construire un récupérateur d’eau de pluie pour une utilisation dans votre jardin.

Estimez vos besoins en eau et contrôlez votre potentiel de récupération d’eau de pluie

Grâce aux repères volumétriques donnés précédemment (selon la taille de votre jardin, de votre potager, du nombre de vos lavages auto…), faites une estimation de vos besoins annuels en eau de pluie. Divisez alors le nombre de litres obtenus par 365 pour connaître votre besoin quotidien moyen. Puis multipliez ce résultat par le nombre de jours d’autonomie en eau souhaité (habituellement on table sur une durée d’autonomie comprise entre 20 et 30 jours, à déterminer selon les caractéristiques pluviométriques de votre région). Vous obtenez ainsi le volume minimum en litres de la capacité que doit avoir votre réservoir. Il faut ensuite vérifier que la taille du toit que vous envisagez d’utiliser pour récupérer l’eau de pluie est suffisante pour alimenter ce réservoir.

Pour cela, commencez par prendre la surface en mètres carrés de l’emprise au sol de la toiture (par exemple largeur X longueur des murs qui portent la charpente dans le cas d’un bâtiment rectangulaire). Multipliez cette surface par la pluviométrie annuelle moyenne (exprimée en millimètres) de votre ville, information que vous devriez trouver sans difficulté sur internet. Celle-ci en France varie entre 500mm (Alsace, pourtour méditerranéen du Golfe du Lion…) et 1200mm, et même plus si on prend les massifs montagneux (Pyrénées, Hautes Alpes…) dont les précipitations annuelles sont particulièrement élevées, mais se manifestant souvent sous forme de neige…

Retirez alors 20% du résultat que vous aurez obtenu pour prendre en compte une déperdition liée à la porosité de certains matériaux et surtout au phénomène d’évaporation, qui dépend des matériaux, de la pente du toit, de la température extérieure moyenne, etc. Divisez ensuite par mille le nombre trouvé pour ramener son unité au mètre cube.

Il faut que ce nombre final soit supérieur à la capacité prévue de votre réservoir. Sinon, vous ne couvrirez que partiellement vos besoins.

Choix et emplacement du réservoir

L’emplacement idéal de votre réservoir devrait naturellement s’imposer à vous. En effet, la logique veut qu’il soit à la fois proche des descentes de gouttières du toit, pour simplifier son raccordement, et pas trop loin des emplacements de votre jardin que vous aurez le plus souvent besoin d’arroser.

Une fois cette décision prise, il vous faut choisir votre modèle de cuve, de citerne, de réservoir ou – à proprement parler – de récupérateur d’eau de pluie. Vous pouvez-en effet choisir d’acheter un contenant vendu comme tel, que l’on trouve habituellement dans les jardineries parmi un choix de tailles, de formes et d’esthétiques souvent restreint, et à des prix parfois relativement élevés.

Ou, si cette solution ne vous convient pas, vous pouvez aussi vous procurer un (ou plusieurs) contenant(s) de grande(s) taille(s) que vous détournerez de sa ou de leur destination première qui est généralement de contenir des produits alimentaires en vrac pour le transport, la maturation ou le stockage. Ces contenants peuvent se présenter sous forme de gros bidons, de fûts, de tonneaux ou de barils, souvent en Polyéthylène Haute Densité de couleur bleue ou noire fournis avec couvercle étanche faisant de 60 à 220 litres, ou de gros jerricans blancs en polyéthylène pré-équipés d’un robinet, faisant jusqu’à 300 ou même 500 litres, voire de véritables cuves, toujours en polyéthylène, insérées dans des cages en acier galvanisé, contenant jusqu’à 1000 litres (un mètre cube). Ces cuves sont souvent appelées conteneurs « IBC » (Intermediate Bulk Container) ou « GRV » (Grand Récipient pour Vrac). 

La forme cylindrique ou cubique, élancée ou ramassée, pourra servir de critère de sélection entre un modèle ou un autre selon la place qui est disponible à l’endroit prévu. De même, un habillage décoratif en planches de bois sera éventuellement plus facile à réaliser sur un modèle de forme cubique enserré dans une cage en acier. La présence d’un robinet d’origine peut aussi être un plus.

L’avantage de ces différents contenants réside dans le choix des dimensions disponibles, la durabilité et le très bon rapport qualité-prix qu’ils peuvent vous offrir. On peut en outre en trouver assez facilement d’occasion sur les sites de petites annonces en ligne.

Si vous avez besoin de plusieurs mètres cubes de stockage, il est en outre possible de relier entre eux ou elles, plusieurs fûts ou plusieurs cuves à l’aide de kits dits de « raccordement », de « jumelage » ou parfois aussi d’ « extension » ou de « connexion ». Ces kits ne sont autres que des embouts à fixer sur les cuves, raccordés par un tube ou un tuyau. On les trouve facilement dans les grandes surfaces spécialisées. Pour fixer ces embouts, si le fût est à ouverture large, il faut percer en partie basse chaque fût à l’aide d’une scie cloche de taille adaptée et visser dans les trous les pièces détachées formant les embouts et assurant l’étanchéité.

Si les conteneurs n’ont pas d’ouverture large, ils sont alors souvent pré-équipés de robinets qu’on remplacera simplement pas les embouts achetés (diamètre généralement de 25 millimètres). A défaut, il faudra que l’embout soit associé à un passe-paroi en caoutchouc et, là aussi, percer à la scie cloche un trou du diamètre adapté.

Faut-il prévoir un support pour le réservoir ?

Afin de stabiliser le réservoir si le sol est trop meuble ou trop peu plan, il peut-être utile de prévoir un support permettant de poser le réservoir. Compte tenu du poids que pèse l’eau lorsqu’elle est stockée en grande quantité (mille litres d’eau pèsent une tonne !), il faut alors prévoir du solide pour éviter que l’installation s’effondre. On utilise généralement pour ce faire des parpaings associés ou non à des madriers ou à des bastaings qu’on aura pris soin de scier aux dimensions souhaitées, ou des palettes en bois dont la conception offre un support solide, et dont on prendra soin d’isoler du sol la base, pour la protéger des remontées capillaires qui pourraient accélérer son pourrissement. Il est utile aussi de décaisser légèrement le sol pour poser le support sur une surface plus ferme et plus plane. Utilisez un niveau pour vérifier l’horizontalité parfaite de votre socle, afin d’éviter que le réservoir puisse se renverser.

L’avantage qu’il y a à poser le réservoir sur un support, c’est aussi que cela permet d’avoir un espace suffisant entre le bas du réservoir et le sol, pour placer par exemple un arrosoir et le remplir en ouvrant le robinet prévu à cet effet. Ce robinet peut être soit un équipement du conteneur prévu d’origine, soit avoir été posé par vos soins : les robinets en plastique pour fûts ou pour seaux se trouvent en effet sans difficulté et se posent exactement de la même façon que les embouts de raccords évoqués précédemment.

Cette hauteur libre au bas du récupérateur peut aussi être utilisée pour faire descendre l’eau par gravité naturelle dans un tuyau micro-perforé, qui peut irriguer vos plantations de façon continue, en serpentant au milieu de la végétation à arroser.

Sans cet espace aménagé au bas du récupérateur d’eau de pluie, il vous faudra prévoir de prélever l’eau avec votre arrosoir en le plongeant par le haut directement dans la citerne, après avoir retiré le couvercle. Ou il vous faudra installer un système de pompe à eau électrique. Ce dernier permet à la fois de « tirer » l’eau du conteneur sans l’ouvrir, et d’injecter l’eau sous pression dans votre tuyau d’arrosage, à la manière de l’eau potable en sortie du réseau de ville. De nombreux modèles de pompes à eau existent, dont le prix va de quelques dizaines d’euros à plusieurs centaines d’euros selon la qualité, la puissance et les fonctionnalités choisies. Il y a des pompes dites « immergées » qui sont pratiques à mettre en place, directement dans votre récupérateur. Il y a aussi des pompes avec surpresseur, qui sont auto-amorçantes et qui comprennent un réservoir tampon sous pression permettant d’utiliser l’eau de pluie stockée avec le même confort que l’eau de ville qui sort du robinet. Quelle que soit la pompe que vous choisirez, il faudra prévoir l’utilisation d’un tuyau plongé dans la cuve ou raccordé à la cuve qui devra sortir de cette dernière soit par un raccord soit par un passe-paroi étanche, que vous poserez une fois encore au travers d’un trou percé à la scie cloche.

Raccorder le réservoir à la descente de gouttière

Une fois le réservoir installé, il n’y a plus qu’à le raccorder à la descente de gouttière. Deux solutions s’offre alors à vous.

La plus triviale consiste à enfoncer directement la descente de gouttière dans le réservoir. Il faut alors percer à la scie cloche un trou du diamètre correspondant dans le couvercle ou dans le haut du conteneur. Prévoyez un système de joint amovible (en caoutchouc par exemple) pour empêcher les insectes (et en particulier les moustiques !) de passer au niveau du raccord entre la descente et le couvercle. De même, prévoyez à l’extrémité du tuyau ou carrément à la place du couvercle de conteneur, un filtre ou un filet fin en nylon qui retiendra les plus grosses impuretés et empêchera les insectes nuisibles de pondre dans votre réserve d’eau.

L’autre solution consiste à raccorder votre cuve à la descente de gouttière par l’intermédiaire d’un collecteur dédié, que vous trouverez facilement en grande surface de bricolage ou dans les jardineries. Celui-ci se pose sans difficulté. Il vous faudra juste – une fois encore – prévoir une perceuse équipée d’une scie cloche, pour percer les trous nécessaires dans le réservoir et dans la descente de gouttière. Pour le reste, le collecteur se fixe généralement par l’utilisation de vis de serrage. L’avantage d’un collecteur par rapport à une descente directe dans la cuve, est que le collecteur tient lieu aussi de trop-plein qui évacuera l’eau proprement, une fois votre récupérateur d’eau de pluie saturé.

Vous voilà équipé d’un récupérateur d’eau de pluie en parfait état de fonctionnement. Il ne vous reste plus qu’à attendre qu’il y ait eu suffisamment de pluie pour que votre installation puisse être utilisée.

Comment arroser avec l’eau d’un récupérateur d’eau de pluie ? 

Il existe plusieurs moyens plus ou moins pratiques d’utiliser l’eau de votre cuve de récupération : 

L’arrosoir : C’est l’accessoire le plus simple pour arroser vos plantes. Afin de le remplir, plongez l’arrosoir dans la cuve par la trappe située tout en haut ou bien ouvrez le robinet situé en bas si votre cuve en est équipée. 

Pompe, tuyau et jet : Immergez une pompe vide cave dans votre récupérateur d’eau de pluie, branchez dessus un tuyau muni d’un pistolet d’arrosage. Cette solution est très pratique car, si votre cuve est bien placée, vous pourrez facilement arroser toutes les parties de votre jardin sans effort. A condition bien sûr de disposer d’une prise électrique située près du récupérateur d’eau de pluie afin de faire fonctionner la pompe. 

Ollas de jardin : Les oyas sont des réserves d’eau en terre cuite que l’on enterre au pied des plantes à arroser. Ce système d’irrigation très ancien est très efficace et économique car l’eau de pluie se diffuse lentement à travers les parois jusqu’aux racines. 1L, 2,5L, 5L, etc, il en existe de différentes contenances, aussi, avant d’acheter, demandez conseils sur quelle taille de olla choisir en fonction des plantes que vous souhaitez arroser. Ensuite, il suffit de remplir vos ollas une fois par semaine avec l’eau stockée dans votre récupérateur. 

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Un commentaire

  1. Merci pour ces précieuses infos !

    J ai pu me procurer une barrique en chêne ( 450 litres ) que je compte transformer en récupérateur d eau de pluie

    Besoin maintenant des accessoires : robinet et collecteur, : où puis-je les trouver ?

    Je vous remercie de vos réponses

    B. Ryckmans
    Bruxelles

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